Moselle à Vélo Jour 2 : d’Enkirch au Deutsches Eck à Coblence
Le lendemain, nous reprenons la route très tôt pour viser le train de 14h à Coblence. Le remontée sur selle est douloureuse, les membres étant endoloris par les incessantes vibrations du parcours. En effet, une piste cyclable allemande n’est pas une piste cyclable alsacienne ! En fait même sur ce parcours très touristique, n’importe quel chemin sert pour l’itinéraire cyclable. Les routes bitumées ne sont pas toujours entretenues, des racines d’arbres soulèvent le macadam et forment des bosses fréquentes, on se retrouve parfois sur des chemins caillouteux et très souvent sur des routes pavées. Bref, le vélo de route est soumis à une rude épreuve, qui plus est s’il est en carbone, et on prie souvent pour ne pas crever… Mais la beauté des paysages et des sites touristiques qui nous attendent effacent vite ces vicissitudes.
Le début du parcours
Première curiosité du parcours, au détour d’un méandre, l’abbaye de Marienburg profile sa silhouette sur les coteaux viticoles.
Le charmant village de Zell-am-Mosel et sa « Turm » offre également un passage intéressant sur l’itinéraire.
Un peu plus loin, à Bullay, on reprend le pont pour changer de rive. Ce passage offre un magnifique panorama sur une partie du parcours réalisé depuis les premières heures de la journée. Dès le passage sur la rive gauche de la Moselle, on se laisse rapidement surprendre par la ruine du Kloster Stuben qui donne un charme certain à ce méandre.
Le couvent de Stuben (Kloster Stuben) (1137-1802) est un ancien couvent, aujourd’hui en ruines, fondée par des chanoinesses augustines. Il se trouve en Rhénanie-Palatinat. Les ruines de l’ancienne église conventuelle se trouvent sur une presqu’île, près de Bremm au bord de la Moselle. Les terrains alentour, qui appartenaient jusqu’au début du XIXe siècle au couvent, sont recouverts d’un vignoble qui commercialise des vins sous la marque Abtei Kloster Stuben.
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Dès lors, chaque méandre offrira son lot de curiosités, de diversité et d’émerveillement.
C’est d’abord la ruine du château de Metternich qui surplombe la Moselle sur la rive droite. Elle inaugure avec majesté le bal des châteaux en ruines qui parsèment la vallée et que l’on découvrira tout au long de la journée.
C’est aussi avec les châteaux qu’apparaissent les paysages les plus typiques de la vallée mosellane ; les vignes aux pentes ardues nous suivent depuis notre départ de Trèves, mais elles atteignent ici leur paroxysme en offrant les plus fortes pentes au monde, jusqu’à 60% d’après le documentaire d’Arte. La plupart d’entre elles ne sont accessibles qu’en monorail, et il arrive que des vignerons effectuent des chutes mortelles dans ces décors somptueux.
Cochem et le Reichsburg, perles de la Moselle
On a à peine le temps de se reprendre qu’apparaît au loin la perle de ce parcours : la ville de Cochem, surplombée par le splendide Reichsburg. Derrière la forteresse, on aperçoit également la ruine du Coraidelstein. La ville de Cochem doit son charme, entre autres, aux traces laissées par le Moyen-Âge et ses maisons à colombages, ses ruelles étroites et tortueuses et la belle promenade sur les rives de la Moselle, où l’on déguste les crus de la région. De la place du marché, d’étroits et anguleux escaliers montent au couvent des Capucins construit sur un surplomb de la montagne vers 1630 et qui héberge aujourd’hui le centre culturel de Cochem et le château. Le château impérial (Reichsburg) avec ses gracieuses tourelles pointues, ses créneaux et ses encorbellements surplombe la ville et les vignobles de la vallée de la Moselle. Il s’impose à la ville et au paysage, comme lien entre des époques depuis longtemps révolues et le monde d’aujourd’hui. Tout autour de l’enceinte du château surgissent des tours de défense de différentes tailles, dont les pointes acérées se dressent fièrement vers le ciel. Le château n’est pas seulement bien conservé de l’extérieur, mais révèle aussi des trésors de l’histoire. A la fauconnerie du château, il y a également des démonstrations de vols avec des faucons, bussards, aigles, vautours et hiboux. N’oubliez pas de faire un tour avec le télésiège pour accéder à un des points de vue les plus haut au-dessus de Cochem, le Pinner Kreuz (fin mars – mi-novembre).
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La ville de Cochem sur la Moselle depuis la rive droite Le Reichsburg, avec la silhouette du Coraidelstein dans le fond
Après cette halte, l’itinéraire sera ponctué de ces forteresses qui rythmeront le parcours : le Bischofstein, l’Ehrenburg, etc. La plus impressionnante d’entre elles sera certainement celle de Thurant, grâce à ses deux donjons.
Bischofstein Ehrenburg
Avant-dernière halte du parcours à Kobern-Gondorf
La fin du parcours approchant, on se laisse une nouvelle fois séduire par l’avant-dernière étape : la ville de Kobern-Gondorf. C’est le château des Leyen qui nous accueille de manière originale, ce château n’étant pas construit sur les auteurs comme ses homologues, mais en plein sur l’itinéraire. Une percée permet d’ailleurs de le traverser pour rejoindre la ville un peu plus loin. Très touristique, Kobern-Gondorf offre un arrêt idéal pour l’apéritif, histoire de prendre les dernières forces pour achever le parcours. Son centre piéton offre des fontaines et des maisons à colombages fleuries de géraniums, et ses nombreux bars et restaurants permettent un choix large pour cette ultime halte. La ruine du Niederburg surplombe la ville, ainsi que la Matthiaskapelle. Une randonnée vers ces deux monuments offre un superbe point de vue sur la vallée mosellane.
Arrivée à Coblence, au Deutsches Eck
Enfin, on se dirige vers le point ultime du parcours : Coblence et son Deutsches Eck, situé à la confluence entre la Moselle et le Rhin. La statue de l’empereur Guillaume observe impassible la pointe où le Moselle rejoint le Rhin, et l’on prendra quelques temps pour regarder en arrière les plus de 200 km parcourus. Si le temps le permet, une télécabine permet de rejoindre la forteresse de l’Ehrenbreitstein de l’autre côté du Rhin, offrant ainsi un superbe panorama sur la ville. Mais là encore, cela fera l’objet d’une autre visite, car ce sont près de cinq heures de trains qui nous attendent jusqu’au retour à Strasbourg-Rosheim, permettant de méditer amplement sur toutes les merveilles de ces deux jours.
Coblence : le plus beau patrimoine d’Allemagne baigné par le Deutsches Eck
À la confluence du Rhin et de la Moselle, au « Deutsches Eck » connu du monde entier, se situe l’une des plus belles et anciennes villes d’Allemagne : Coblence. Quatre collines, des vignobles et des bois environnent la ville dont les superbes églises et châteaux, les anciennes cours et les maisons bourgeoises majestueuses témoignent de plus de 2000 ans d’histoire.
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